La Laïcité à la turque : un voeu pieux

Confusion des genres ou ambiguïté d’Etat ?!

, par Ronan Blaise

La Laïcité à la turque : un voeu pieux

De nombreux avocats de l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne présentent le fait qu’il s’agisse là d’un Etat officiellement laïc comme un argument décisif plaidant en faveur de l’adhésion. Mais cet argument repose sur une analyse partiellement erronée des faits : car, comme on va le voir ci-dessous, plutôt que de véritablement séparer institutions et religion, l’Etat turc contrôle en fait un islam officiel fortement institutionnalisé.

Théoriquement la République de Turquie, née de l’oeuvre politique de Mustafa Kemal Atatürk - aux lendemains de la première guerre mondiale, sur les décombres de l’Empire ottoman - est une République laïque [1] inspirée du modèle jacobin français (République fondée officiellement le 29 octobre 1923 : une nouvelle Constitution étant alors finalement adoptée, le 20 avril 1924).

Néanmoins, la Laïcité tant proclamée de ce pays aujourd’hui à 99% musulman demeure aujourd’hui un concept pour le moins ambiguë dont l’application concrète est plus que contestable au regard à ce qu’en Occident, on désigne vraiment sous les termes de Laïcité et/ou de sécularisme sociétal (i. e : séparation juridique claire des sphères temporelles et spirituelles, étatiques et religieuses).

Un Islam d’Etat

En effet, en réalité il n’y a pas de véritable séparation entre l’Etat et la Religion, mais plutôt un contrôle de l’Etat sur un islam institutionnalisé, depuis 1924, par la création d’une administration ’’ad hoc’’ : le « Directoire des affaires religieuses » (ou « Diyanet »), autorité compétente en la matière, mise en place à l’époque du ’’parti unique’’ (1923-1946) et qui dépend directement du Premier ministre [2].

Ainsi, plutôt que de séparer vraiment très clairement les sphères spirituelles et temporelles, l’Etat républicain turc prétend en fait être l’organe de contrôle et le seul responsable exclusif des affaires religieuses, et l’Autorité suprême en la matière : une autorité récemment renforcée (suite à l’arrivée au pouvoir des ’’islamistes modérés’’ de l’AKP).

En effet, à l’origine simple bureau de contrôle, le « Diyanet » est devenu une administration tentaculaire ayant un budget annuel de 500 millions d’euro, budget supérieur à bien des ministères de l’actuel gouvernement turc. En fait d’administration strictement bureaucratique, il s’agit en fait là d’un organe de contrôle de la pratique religieuse dans le Pays. Puisque gérant étroitement les quelques 70 000 mosquées du pays et leurs imams salariés (ayant rang de fonctionnaires), fixant même - chaque semaine - le canevas des prêches du vendredi.

Un Islam d’Etat et une Laïcité officielle qui encadrent et limitent strictement la liberté du culte et canalisent l’expression sociale du fait religieux : faisant la promotion d’un culte officiel disons ’’tolérable’’ (et en cela même ’’respectable’’...) mais combattant radicalement certaines autres expressions sociétales ou culturelles du même culte, alors qualifiées d’islamistes intégristes : interdisant le port du voile, interdisant les confréries, faisant pression sur les congrégations tolérées ou professant une certaine méfiance à l’égard des institutions para-scolaires religieuses...

Quelle place pour les minorités ?

Alors, il ne s’agit bien évidemment pas de dire ici que la Laïcité est l’idéal ou que la pratique religieuse n’est pas une chose éminemment respectable en soi même. Mais force est de constater que la Turquie républicaine et laïque ’’idéale’’ (qu’on nous présente si souvent ainsi depuis peu pour, sans doute, mieux en promouvoir l’adhésion éventuelle à l’UE...) ne correspond aucunement à la Turquie concrète et réelle d’aujourd’hui. Mais il y a plus ennuyeux...

L’Islam vécu en Turquie est divers. Il s’agit là principalement d’un islam sunnite de rite hanéfite. Mais il existe également des minorités appartenant à la mouvance chiite, dont les populations sont dénommées Alévis (lesquelles représentent environ un quart de la population totale du pays...) [3]. Et ce, sans même parler des minorités confessionnelles ’’non musulmanes’’ [4].

L’ennui, c’est que - justement - l’Etat turc ne reconnait en fait que l’Islam hanéfite et de reconnait vraiment officiellement aucune des autres minorités confessionnelles ou ethniques (définies sur des critères avant tout religieux) vivant sur son territoire.

Pire, les citoyens turcs d’origine kurde, grecque et arménienne (et plus encore les chrétiens d’orient, orthodoxes ou catholiques, sans même parler des petits groupes missionnaires protestants qui commencent à essayer, depuis peu, de s’implanter dans le pays...) sont régulièrement priés de mettre leur identité propre sous le boisseau au risque, sinon, de se voir accusés de « chercher à démembrer le pays »... [5]

Quelle liberté de culte ?

A ce titre, les activités missionnaires chrétiennes dans le pays (et de conversions pourtant bien rares : à peine quelques centaines de cas en dix ans) sont régulièrement qualifiées par les autorités de ’’prosélitisme’’, voire taxées de ’’problème majeur’’ pour la sécurité nationale et pour l’intégrité d’un pays dont l’identité nationale blessée ne se remet décidément toujours pas du ’’trauma’’ du Traité de Sèvres [6].

D’où une augmentation récente des agressions verbales mais aussi physiques contre des clercs ou laïcs chrétiens : trois d’entre eux ayant été blessés cette année et l’un d’entre eux - le Père italien Andrea Santoro de l’Eglise Sainte-Marie de Trabzon - ayant même été assassiné en pleine polémique sur les ’’caricatures du prophête’’, le 5 février dernier, par Oguz A. (un adolescent exalté de seize ans, pourtant déclaré sain d’esprit par les experts psychiatres, aux motivations confuses et encore aujourd’hui mystérieuses...) [7].

Et ce, dans un climat de paranoïa nationaliste et de suspicion généralisée volontairement attisé par des groupes ultranationalistes islamistes radicaux. Le pire étant de constater que certaines attaques (verbales) semblent avoir été tolérées voire récemment encore encouragées par les autorités (comme en témoignent certains prêches du Vendredi récemment diffusés, lesquels sont - comme on l’a vu précédemment - l’émanation du Diyanet, la fameuse administration religieuse d’Etat ’’ad hoc’’).

Et l’Europe, dans tout ça ?

C’est pourquoi Bruxelles multiplie, depuis ces dernières années, les pressions sur la Turquie pour obtenir un plus grand respect des libertés religieuses. Un processus qui reste très lent à mettre en oeuvre en raison de l’actuelle mauvaises volonté des autorités et des membres les plus éminents de la classe politique, qu’ils soient islamistes modérés ou kémalistes (i. e : ’’républicains’’).

Ainsi, le 8 novembre dernier, lors de la divulgation publique de son rapport annuel d’étape dans les négociations pour adhésion [8] la Commission européenne a très clairement relevé les manques flagrant de l’actuelle Turquie en matière de droits des minorités (notamment minorités confessionnelles).

Certes, une loi permettant la restitution d’une partie des biens autrefois spoliés des ’’minoritaires’’ a récemment été adoptée par le Parlement turc mais la situation n’est pas définitivement ni durablement améliorée pour autant.

Ainsi : le président de la République turque (M. Ahmet Necdet Sezer) a récemment [9] posé son veto à une demande clef de l’Union européenne : un texte de loi visant à améliorer la reconnaissance et le droit d’accès à la proprité des communautés chrétiennes et juives...

Quant au rôle de l’armée...

De plus, il faut souligner que, dans l’actuel dispositif institutionnel turc contemporain, c’est à l’armée - institution militaire et dépositaire de l’héritage kémaliste - qu’il revient aujourd’hui de jouer le rôle de ’’gardien du temple’’ de cette conception bien spécifique de la Laïcité. Et c’est à ce titre qu’elle joue là un rôle politique important.

Ainsi, en février 1997, c’est bel et bien l’armée qui - relevant ce qu’elle considérait étant des menaces contre l’Etat républicain - a ’’renversé’’ le gouvernement du moment (dirigé par les islamistes du « Parti de la Prospérité », ’’ancêtre’’ de l’actuel « Parti de la justice et du développement » aujourd’hui au gouvernement) lors de ce qu’on a alors qualifié de ’’coup d’Etat post-moderne’’.

Or, en cette année 2007, alors qu’au printemps prochain seront organisées des élections présidentielles où le parti islamiste modéré actuellement au pouvoir présentera un candidat susceptible de l’emporter, l’armée turque a déjà clairement annoncée - par la voix de son actuel chef d’état-major de l’armée, le général Yasar Büyükanit - qu’elle ne tolérerait absolument pas que la présidence de la république ne tombe prochainement aux mains du parti AKP [10]...

Des menaces très claires, relayées récemment encore par la voix du très kémaliste président de la République actuel Ahmet Necdet Sezer, qui n’augurent décidément vraiment rien de bon pour l’avenir, à très court terme, de la démocratie en République de Turquie.

En visite récente en Turquie, le pape Benoit XVI à récemment déclaré - entre autres choses, le 28 novembre dernier, à Ankara - qu’il ’’voyait très favorablement le chemin de la Turquie vers l’Union européenne’’ ; bien que reconnaissant, par ailleurs, que le Saint-Siège n’avait aucun pouvoir et aucune compétence ’’pour intervenir sur les points précis regardant l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne’’.

En effet : tant il est vrai qu’on n’entre pas dans l’UE ’’comme dans un moulin’’ et qu’il faut préalablement - quelle que soit la religion (ou absence de religion...) professée par la société concernée - tout d’abord montrer patte blanche et respecter des règles de droit : non seulement en terme de respect des droits des minorités mais aussi en termes de respect des libertés fondamentales et des règles démocratiques. Et cela, c’est un pouvoir politique européen démocratiquement élu qui devrait en être le seul juge.

Même si - comme récemment encore le souverain pontife romain - on ne peut effectivement qu’encourager ’’le chemin du dialogue’’ voire d’une éventuelle future ’’insertion de la Turquie dans l’Europe’’, mais sur la base de critères clairs, de valeurs clairement établies et vraiment communes, autant que possible...

A lire également : Laïcité en Europe, Laïcité et Europe, de Fabien Cazenave

- Illustration :

Le visuel d’ouverture de cet article est une photographie de la Mosquée bleue (i. « Sultanahmet Camii ») d’Istambul, document tiré de l’Encyclopédie en ligne wikipédia.

- Sources :

Principales sources de cet article : les éditions des quotidiens « Libération » et « le Figaro » des 27, 28, 29 et 30 novembre 2006 et le numéro (spécial) 838 de l’hebdomadaire « Courrier International » du 23 novembre dernier (ici, page 51).

Complèments d’infos à lire, sur le site www.thucydide.com.

De même, à propos du nationalisme turc, on se reportera à l’article du géopoliticien Stéphane Yérasimos (qui, malgré son patronyme attestant ses origines helléniques, était bel et bien citoyen turc, stambouliote...) publié, après son décès en juillet 2005, par la revue « Hérodote » n°118 du 3e trimestre 2005 [11].

Enfin, à propos de l’Histoire de la Turquie contemporaine et - surtout - à propos de la vie de Mustafa Kemal Atatürk, Père de la République, on consultera les récentes biographies rédigées par les Historiens Alexandre Jevakhoff (document publié aux éditions Taillandier, en 1999) et Pierre-Yves Grasset (document publié aux éditions Chroniques, en 1998).

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Notes

[1Selon un spécialiste reconnu sur ces questions comme M. Jean Baubérot (http://jeanbauberotlaicite.blogspirit.com), la Laïcité (terme apparu en France) repose sur 3 piliers : « l’égalité des religions et des convictions », la « non domination de la Religion sur l’État » et le « respect de la liberté de conscience » (et de sa pratique).

[2Premier ministre turc qui est, depuis novembre 2002, M. Recep Tayyip Erdogan, du parti politique dit ’’de la justice et du développement’’ (AKP), parti issu de la mouvance conservatrice traditionnelle et du mouvement islamiste turc.

[3Les Alévis sont les adeptes d’une forme syncrétique, hétérodoxe et typiquement anatolienne du chiisme, et qui représentent entre 10 et 25% de la population. Aujourd’hui ils se plaignent de ne pas être reconnus en tant que tels et du fait que leurs libertés religieuses sont limitées et qu’ils soient traités à l’instar des sunnites dsans que leur spécificité soit le moindre du monde reconnue. Ainsi les enfants alévis doivent, par exemple, suivre les cours obligatoire de religion islamique, mais version sunnite...

[4Arméniens, Assyro-Chaldéens, Catholiques, Grecs, Juifs, Protestants, etc.

[5Une question de l’extinction des minorités dans le pays récemment posée dans la presse turque ; ne serait-ce que dans l’hebdomadaire d’actualité politique et sociale d’Istambul « Nokta » (i.e : « le Point ») : article portant plus particulièrement sur la mort lente des écoles grecques et sur les nombreuses ingérences de l’Etat turc dans les affaires du patriarcat orthodoxe d’Istambul. Un document récemment repris dans l’hebdomadaire français « Courrier International » n°840 du 7 décembre 2006, ici page 48).

[6Traité de Sèvres : signé le 10 août 1920 par les puissances alliées occidentales et l’Empire ottoman (dans le cadre de la conférence de la paix qui vient alors clôre la première guerre mondiale...), ce traité prévoyait le démembrement de l’Empire ottoman et la constitution d’un Etat turc enclavé et ’’minimaliste’’ réduit aux seules régions intérieures de l’Anatolie centrale.

Un traité qui sera par la suite annulé avec la ’’reprise en main’’ du territoire national turc par les forces républicaines turques dîtes ’’kémalistes’’, désormais en position de force pour imposer aux Alliés sa révision du Traité de Sèvres par la négociation du Traité de Lausanne : lequel traité du 24 juillet 1923 renconnait alors l’indépendance de la Turquie dans ses frontières à peu près actuelles.

Toujours est-il que le nationalisme turc naît alors de ce ’’trauma’’ de la ’’guerre d’indépendance’’ (dite ’’guerre de libération’’) des années 1918-1923. Et que les Occidentaux sont souvent très fortement soupçonnés en Turquie, aujourd’hui encore, de vouloir porter un coup à l’indépendance, à l’intégrité,à la grandeur et au rayonnement de la patrie et aux légitimes aspirations du peuple turc (l’actuel débat euro-turc n’échappant malheureusement pas aux ’’règles’’ de ce malheureux et maladroit prisme d’analyse...).

En effet, il s’avère aujourd’hui (Cf. travaux du géopoliticien Stéphane Yérasimos, références indiquées en bas de page) que le processus d’ethnogenèse de l’Etat turc a suscité la montée en puissance de sentiments de victimisation et d’hostilité à l’égard d’un Occident présumé ’’interventionniste’’. Lequel est souvent perçu comme un agresseur potentiel aux menées nocives et pernicieuses, pouvant (voulant ?) remettre en question l’intégrité territoriale, l’indépendance et la souveraineté de la Turquie.

[7Et condamné, le 10 octobre dernier, à dix huit ans de prison ferme.

[8Voir, à ce sujet, notre article publié le 9 novembre dernier.

[9(i. e : ce mercredi 29 novembre, en ’’représailles’’ au gel partiel des négociations d’adhésion prononcé par la Commission européenne, ce même jour).

[10Quant à imaginer que la présidence de la République puisse, un jour, être occupé par un citoyen turc non musulman : le caractère laïc tant proclamé de l’Etat laisse entendre que rien ne devrait normalement pouvoir s’y opposer. Cependant, le nationalisme turc (et l’identité politique turque...) semblent aujourd’hui - culturellement - si étroitement en rapport avec la confession religieuse musulmane, qu’une telle hypothèse paraît à ce jour bien fragile...

Ainsi, résume M. Baskin Oran, professeur de sciences politiques à Ankara (in ’’Libération’’ du 28 novembre 2006, page 3) : ’’l’identité turque se fonde sur une double appartenance indissociable : un vrai turc ne peut être que musulman sunnite (...) et un musulman vivant en Turquie est nécessairement turc’’.

[11Un document très critique dans lequel l’auteur affirmait - entre autres choses (pp 68 à 81) - que la vie politique turque est actuellement marquée par un ’’souverainisme quasi obsessionnel’’ (sic) et que la volonté d’adhésion de la Turquie à l’Union, de par la véhémence de son insistance, procède d’un ’’sentiment d’infériorité’’ (sic), d’un besoin de reconnaissance et d’affirmation exacerbé et ’’relève essentiellement du besoin de satisfaction d’un amour propre national’’ (sic).

Vos commentaires
  • Le 14 décembre 2006 à 12:27, par Ali Baba En réponse à : La Laïcité à la turque : un voeu pieux

    Ce souverainisme turc est précisément la raison pour laquelle je suis défavorable à l’entrée de la Turquie dans l’UE — tout comme j’étais défavorable au grand élargissement de 2004. Les raisons qui pouss(ai)ent la plupart de ces pays à rejoindre l’Union étaient (sont) de mauvaises raisons, sans véritable motivation européenne derrière. Et l’élargissement de 2004 a, dans les faits, engendré un rapport de forces eurosceptiques/intégrationnistes favorable aux premiers pour la première fois dans l’histoire de la construction européenne.

    Tout cela, on le savait avant l’élargssement. Alors, pourquoi l’a-t-on fait malgré tout ? Pour des raisons géopolitiques : on ne pouvait pas fermer la porte à des gens qui veulent vivre avec nous, même si leur entrée allait changer la nature de la communauté. Eh bien, il me semble qu’il serait honnête de tenir la même politique envers la Turquie.

    Quant à la relance de l’intégration, il me semble inévitable qu’elle doive passer par une avant-garde, qui cette fois s’attachera avec rigueur à une adhésion réelle au projet européen. Une avant-garde notamment sans les Britanniques et sans les Turcs.

  • Le 15 décembre 2006 à 11:57, par Mohamed Pascal Hilout, initiateur du nouvel islam en France En réponse à : La Laïcité à la turque : très médiocre et peut mieux faire !

    Bonjour,

    Vous avez tout à fait raison de regarder de plus près cette soi-disant laïcité turque. Elle n’est absolument pas neutre et équitable pour toutes les convictions religieuses ou options philosophiques.

    Mais malgré cela, je suis pour l’adhésion de la Turquie en Europe. Même si je suis musulman, mes raisons sont autres que ce qu’on peut imaginez :

    1 - La Turquie est tout de même l’héritière de l’Ionie, là où une brillante civilisation humaine a pris naissance et qui nourrit notre esprit critique. C’est aussi le lieu de naissance d’une esthétique devenue gréco-romaine qui a présenté et représenté le nu dans toute sa beauté divine.

    2 - En intégrant un pays musulman, nous démontrerons, s’il en était besoin, que l’Europe n’est pas une vieille dame recroquevillée sur son héritage judéo-chrétien et gréco-latin mais qu’elle est vraiment ouverte aux turco-mongols et à d’autres héritages.

    3 - Il est temps et c’est l’occasion de mettre la barre haute, de mettre au défi un pays musulman pour qu’il accède ENFIN au respect des droits de l’homme et surtout de la femme, au respect des minorités et à la vérité avec son histoire, toute son histoire, y compris les Galaths et Sainte Sophie, sans oublier les Arméniens, les Grecs et les Chypriotes.

    Oui à l’adhésion de la Turquie mais avec des exigences fortes. Ceci renforcera le socle de nos principes et démontrera que l’Europe n’est pas un club de chauvins.

  • Le 15 décembre 2006 à 13:01, par Ronan Blaise En réponse à : La Laïcité à la turque : un voeu pieux

    Certes, mais il ne faut pas non plus entrer dans des schémas définitifs rigides et des affirmations toutes aussi péremptoires (1) comme quoi les pays d’Europe centrale ne seraient entré dans l’UE que pour des mauvaises raisons (lesquelles ?) et, de surcroit, ’’sans motivation européenne derrière’’ (propos vraiment très excessifs, me semble-t-il...).

    Comme quoi (2) les gouvernements ne pourrait décidément n’y être qu’eurosceptiques (mécaniquement ?) (ce qui ne correspond pas nécessairement non plus à ce qu’en pensent des parties non négligeables de leurs opinions publiques...).

    Et comme quoi (3) la situation (l’ambiance) politique et institutionnelle turque actuelles seraient fixées de façon définitive. Toutes choses pouvant évoluer avec le temps, dans un sens comme dans l’autre...

  • Le 15 décembre 2006 à 13:20, par Ronan Blaise En réponse à : La Laïcité à la turque : très médiocre et peut mieux faire !

    Bien que partageant de beaucoup vos conclusions (sur un strict plan politique), je ne suis pas franchement très persuadé que l’actuelle Turquie soit véritablement (intellectuellement et culturellement parlant) l’héritière de l’Ionie hellénique ni même - a fortiori - de l’Anatolie pré-hellénique.

    Il est même actuellement fort probable que les actuelles populations turques (effectivement nées d’un vaste brassage de populations qu’il est d’ailleurs, souvent, très ’’politiquement incorrect’’ d’évoquer en Turquie même...) ne se reconnaissent néanmoins absolument pas dans les civilisations (ni dans les héritages culturels...) qui ont historiquement précédés la domination politique de la péninsule anatolienne par des populations et des élites politiques turques et/ou turcophones.

    L’ennui étant - précisément - que la société turque actuelle ne se conçoit pas comme étant multiculturelle par essence, ni même - surtout pas - multinationale. L’idéal étant, effectivement, que change enfin chez les Turcs ce regard unilatéral (et nationaliste ?) qu’ils posent aujourd’hui - ainsi - sur leur passé...

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